Aroudaini Ismaguil est natif de Bankilaré, village du Niger, aux frontières du Mali et du Burkina Faso.

La passion d'Aroudaini pour la musique a commencé depuis son enfance. Bien que dans son village, il n'ait pas accès aux instruments ou aux cours de musique, il aimait écouter les griots et les musiciens du village chaque fois qu'il en avait l'occasion. Après une enfance mouvementée, des années difficiles à jongler entre l’élevage des parents et l’école, le jeune homme de 15 ans décide de rassembler ses dernières économies afin d’aller étudier dans la ville de Téra, puis à Arlit. C’est plus tard, ne sachant que faire dans la vie, qu’il finit par prendre le chemin de l’exode (‘Ishumar’) et de quitter pour le nord de l’Afrique.

A son retour au Niger en 1991, il ne pouvait plus renier sa passion: la musique. Avec le groupe ‘Imujar’, il commence en tant que chanteur. Quelques années plus tard, un ami lui offre sa première guitare avec laquelle il commence à jouer le folklore touareg.

En 1996, avec son frère et meilleur ami Ghala Addaba, chanteur et accompagnateur, il crée le groupe ‘Tartit Narabanda’. En 2002, à la veille d’un concert, il est terrassé par la terrible nouvelle du décès de son compagnon. Choqué par ce départ inopiné, Aroudaini cesse ses activités musicales, découragé...

Après plusieurs années de difficultés liées à la perte de son compagnon, Aroudaini redonne vie à sa carrière musicale et s’engage avec de grands artistes. Il voyage avec le chanteur et guitariste Koudede en France ainsi qu’avec le groupe ‘Etran Finatawan’ aux États-Unis, en Allemagne, en Norvège, en Suisse et en Autriche.

Marié en 1997 et maintenant père de 5 enfants, Aroudaini commence à impliquer sa propre famille dans ses créations musicales, des chansons inspirées d’anciens poèmes traditionnels, de leçons de vie tirées d’histoires vécues et de thèmes culturels propres au peuple touareg. Son but est de préserver la tradition touareg et véhiculer des valeurs de paix, d’amour et d’unité.

C’est en février 2020 que sort enfin le premier album du musicien qui s’intitule ‘Amidinin’ (‘Mon ami’), avec la chanson ‘Kayyu Teglegh’ (‘Adieu mon ami’), en hommage à celui qui est trop vite parti, Ghala Addaba. Au fil des titres de l’album, les sonorités des instruments modernes comme les guitares basse et électriques côtoient la richesse d’instruments traditionnels africains (djembé et calebasse).

Pour l’album à venir, Aroudaini a de grands projets: il travaillera avec ses amis proches avec lesquels il a fondé le groupe 'Kel Guefan' pour créer un album qui met en valeur les musicalités des instruments de son enfance au village: des violons traditionnels ('anzad' ), des tambours touaregs («tende») et des chants vocaux («tahangamet»).

Après toutes ces années de travail et d’engagement envers la communauté touareg, Aroudaini est aujourd’hui un artiste complet et polyvalent, un auteur-compositeur de grand talent et reconnu au Niger et ailleurs.